Né à North East Margaree en 1893, James Arthur Murphy était le fils de James et de Julia (Coady) Murphy, des fermiers d’ascendance irlandaise catholique. Quatrième enfant d’une famille de huit, il a commencé à travailler dans une mine de charbon à l’âge de 16 ans. Il a plus tard repris ses études et fréquenté l’Université St. Francis Xavier et le Collège militaire royal à Kingston en 1915. En mars 1916, il s’est joint au 59e Bataillon en tant que lieutenant et prit la mer à bord du S.S. Olympic pour se rendre en Angleterre le mois suivant.
UNE VIE EN PHOTOGRAPHIES
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Membres de la famille Murphy de North East Margaree
Membres de la famille Murphy de North East Margaree, 1923. James Arthur (à l’extrême gauche) a grandi sur la ferme familiale dans le comté rural d’Inverness. Il n’avait qu’une dixième année quand l’école de sa localité a fermé et il est allé travailler comme mineur de charbon. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Membres de la famille Murphy de North East Margaree, 1923. James Arthur (à l’extrême gauche) a grandi sur la ferme familiale dans le comté rural d’Inverness. Il n’avait qu’une dixième année quand l’école de sa localité a fermé et il est allé travailler comme mineur de charbon. Mais sa famille avait de plus grandes ambitions pour lui et, grâce aux liens entretenus par sa mère — elle était la cousine des révérends Moses Coady, Ph.D., et James J. Tompkins, Ph.D. —, il a été admis à l’Université St. Francis Xavier pour terminer son école secondaire. Il s’est ensuite rendu au niveau universitaire et il était en première année quand la guerre s’est déclarée en 1914. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy)

James Arthur Murphy, env. 1915. Étant donné qu’un si grand nombre de ses cadets supérieurs se sont enrôlés en 1914-1915, le Collège militaire royal de Kingston (Ontario) a invité les universités canadiennes à choisir des étudiants pour les envoyer se former en tant qu’officiers dans l’armée. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
James Arthur Murphy, env. 1915. Étant donné qu’un si grand nombre de ses cadets supérieurs se sont enrôlés en 1914-1915, le Collège militaire royal de Kingston (Ontario) a invité les universités canadiennes à choisir des étudiants pour les envoyer se former en tant qu’officiers dans l’armée. L’université St.-F.-X. pouvait nommer un candidat, et James fut choisi par le cousin de sa mère, le révérend J.J. Tompkins, qui, originaire de Margaree, occupait alors le poste de vice-recteur de l’Université. James a fréquenté le Collège militaire royal en 1915-1916, en tant que cadet no 1105, et il s’est fait remarquer pour avoir excessivement bien réussi dans ses études. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : 93-213-24187)

Lieutenant James Arthur Murphy, env. 1916. En mars 1916, James est parti de Kingston pour se rendre à Cornwall (Ontario) à proximité, où il s’est joint au 59e Bataillon en tant que lieutenant; il fut affecté au commandement du 14e Peloton, Compagnie D. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Lieutenant James Arthur Murphy, env. 1916. En mars 1916, James est parti de Kingston pour se rendre à Cornwall (Ontario) à proximité, où il s’est joint au 59e Bataillon en tant que lieutenant; il fut affecté au commandement du 14e Peloton, Compagnie D. Le 59e Bataillon était sous le commandement du lieutenant-colonel H.J. Dawson, membre de longue date du corps professoral du Collège militaire royal. Le bataillon avait recruté dans l’Est de l’Ontario et à Hull (Québec) avant de prendre la mer à Halifax au mois d’avril 1916 sur le SS Olympic. James fut par la suite transféré au 46e Bataillon au mois d’octobre 1916. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy)

De James A. Murphy à son père James M. Murphy, France, le 23 octobre 1916. James venait d’une région agricole rurale du Cap-Breton. Sa famille était catholique romaine et profondément religieuse. Dans sa correspondance’ il ne cesse de rassurer sa mère qu’il assistait à la messe régulièrement chaque fois qu’il le pouvait, qu’il allait se confesser et même que, pendant un certain temps, il avait aidé l’aumônier à célébrer les services religieux. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
De James A. Murphy à son père James M. Murphy, France, le 23 octobre 1916. James venait d’une région agricole rurale du Cap-Breton. Sa famille était catholique romaine et profondément religieuse. Dans sa correspondance’ il ne cesse de rassurer sa mère qu’il assistait à la messe régulièrement chaque fois qu’il le pouvait, qu’il allait se confesser et même que, pendant un certain temps, il avait aidé l’aumônier à célébrer les services religieux. Cela l’a clairement renforcé pendant qu’il était à la guerre, car il acceptait la philosophie catholique qui veut que la vie sur Terre n’est qu’une brève préparation pour son salut. Dans ses lettres, il affiche souvent à la fois une confiance qu’il allait survivre et l’acceptation que, s’il ne survivait pas, ce serait la volonté de Dieu. Ses parents ne semblent pas avoir été de ces Canadiens et Canadiennes qui avaient envoyé leur fils à la guerre avec joie, et il essayait constamment de les rassurer qu’il survivrait et qu’il reviendrait les aider aux travaux de la ferme. Bien qu’il ait survécu à la guerre, il n’est pas retourné à la ferme; il s’est plutôt forgé une nouvelle vie d’abord à Sydney, puis aux États-Unis. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy)

Une attaque nocturne. À titre d’officier responsable de la Compagnie « C » du 46e Bataillon, James a aidé à planifier et à diriger dans les premières heures du 13 février 1917 une attaque de tranchées à Souchez, un village à près de trois kilomètres au nord-ouest de la crête de Vimy. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Une attaque nocturne. À titre d’officier responsable de la Compagnie « C » du 46e Bataillon, James a aidé à planifier et à diriger dans les premières heures du 13 février 1917 une attaque de tranchées à Souchez, un village à près de trois kilomètres au nord-ouest de la crête de Vimy. Visant à détruire les tunnels de l’ennemi que les Allemands avaient construits dans le cadre de leurs vastes défenses à la crête de Vimy, l’attaque est survenue pendant la période qui a culminé à la bataille de la crête de Vimy au mois d’avril 1917. Trente-et-un Canadiens ont été tués lors de l’attaque, alors que de nombreux autres ont été blessés, dont James qui a subi une fracture ouverte au bras gauche. On lui a remis la Croix militaire pour « bravoure insigne et dévouement au devoir », mais ce fut la fin de la guerre pour lui. Après cinq mois dans des hôpitaux en France et en Angleterre, James a été rapatrié au Canada au mois de juillet 1917 pour d’autres traitements dans des hôpitaux militaires. (Croquis de H.J. Mowat, tiré de la Collection Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la guerre, MCG 19710261-0431)

Transmission de nuit envoyée à James M. Murphy, North East Margaree, le 16 février 1917. Les parents de James ont reçu l’avis que leur fils avait été blessé au combat trois jours après l’attaque dans les tranchées de Souchez. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Transmission de nuit envoyée à James M. Murphy, North East Margaree, le 16 février 1917. Les parents de James ont reçu l’avis que leur fils avait été blessé au combat trois jours après l’attaque dans les tranchées de Souchez. Plusieurs semaines allaient s’écouler avant qu’ils ne reçoivent d’autre nouvelles quant à son état. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy)

De James A. Murphy à son père James M. Murphy, Angleterre, le 18 mai 1917. Le passage de James à la guerre s’est avéré bref, soit d’environ quatre mois sur les champs de bataille passés un peu à l’Ouest de la crête de Vimy. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
De James A. Murphy à son père James M. Murphy, Angleterre, le 18 mai 1917. Le passage de James à la guerre s’est avéré bref, soit d’environ quatre mois sur les champs de bataille passés un peu à l’Ouest de la crête de Vimy. Il est significatif, mais pas étonnant, que, s’étant d’abord plaint en 1916 de ne pas être encore à l’action, puis ayant fait ses preuves une fois rendu, il fut heureux d’en sortir. En mai 1917, il disait à son père que son bras guérissait « lentement » mais que « rien ne presse, car la France peut être intéressante, mais quiconque dit qu’il a hâte d’y retourner devrait immédiatement subir un examen du cerveau ». (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy)

Hôpital militaire Moxham pour convalescents, Sydney, env. 1918. Après son retour au Canada, James a continué à se rétablir de sa blessure, restant sous les soins médicaux du Corps expéditionnaire canadien jusqu’à son congé en 1919. En 1918-1919, il a passé cinq mois à l’hôpital militaire Moxham pour convalescents à Sydney où il a rencontré le capitaine Henry Verner (85e Bataillon) de Louisbourg. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Hôpital militaire Moxham pour convalescents, Sydney, env. 1918. Après son retour au Canada, James a continué à se rétablir de sa blessure, restant sous les soins médicaux du Corps expéditionnaire canadien jusqu’à son congé en 1919. En 1918-1919, il a passé cinq mois à l’hôpital militaire Moxham pour convalescents à Sydney où il a rencontré le capitaine Henry Verner (85e Bataillon) de Louisbourg. Les deux ont parlé d’options de carrières pour l’après-guerre et, avec deux autres hommes, ils ont fondé à Sydney en 1918 l’entreprise Cape Breton Engineering Works, qui fut plus tard renommée Moore & Murphy Marine, Mechanical and Structural Engineering. Bien qu’elle fût au départ un succès, l’entreprise a été forcée de fermer ses portes au début des années 1920 en raison d’une dépression économique dans la région. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : 87-960-17490)

Certificat de décès du soldat Denny Leo Murphy émis par le Corps expéditionnaire canadien en 1919. James n’a pas été le seul membre de sa famille à se porter volontaire pour servir outremer. Son frère plus âgé, Dennis (Denny Leo), qui avait quitté le Cap-Breton avant la guerre, travaillait comme mineur de charbon à Kelfield (Saskatchewan) au moment de s’enrôler à Saskatoon au mois de juin 1917. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Certificat de décès du soldat Denny Leo Murphy émis par le Corps expéditionnaire canadien en 1919. James n’a pas été le seul membre de sa famille à se porter volontaire pour servir outremer. Son frère plus âgé, Dennis (Denny Leo), qui avait quitté le Cap-Breton avant la guerre, travaillait comme mineur de charbon à Kelfield (Saskatchewan) au moment de s’enrôler à Saskatoon au mois de juin 1917. Il a servi dans le 1er Bataillon du Corps canadien de mitrailleurs, mais il n’a été sur le terrain en France qu’un peu plus de six mois, alors qu’il fut tué le 3 octobre 1918 pendant les combats à Cambrai. Il est enterré dans le cimetière de la route de Bucquoy près d’Arras. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy)

Couper du bois à la ferme des Murphy à North East Margaree, sans date. Un frère plus jeune de James, Martin, vivait à la maison et travaillait à la ferme familiale quand il fut conscrit en juin 1918. Malgré l’espoir de James que son frère ne serait pas obligé d’aller à la guerre, celui-ci n’en a pas été exonéré, et il fut envoyé au camp Aldershot pour la formation de base. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Couper du bois à la ferme des Murphy à North East Margaree, sans date. Un frère plus jeune de James, Martin, vivait à la maison et travaillait à la ferme familiale quand il fut conscrit en juin 1918. Malgré l’espoir de James que son frère ne serait pas obligé d’aller à la guerre, celui-ci n’en a pas été exonéré, et il fut envoyé au camp Aldershot pour la formation de base. Heureusement pour Martin, la guerre a pris fin avant qu’on puisse l’envoyer outremer, et il fut démobilisé à Halifax en janvier 1919. Deux autres de ses frères, Ranald et Bernard, n’ont pas participé à la guerre. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy)

Diplôme d’honneur accordé à James M. Murphy de North East Margaree, 1917. Le père de James, James M., a été reconnu pour ses efforts et son apport à la production alimentaire pendant la guerre par le Service national de la Nouvelle-Écosse en 1917. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy) Afficher l'image en plein écran

Margaree, env. 1920. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : 81-1412-6492) Afficher l'image en plein écran

James et Elizabeth Murphy et leurs cinq enfants, env. 1940. James a rencontré Elizabeth « Betty » MacDonald de Iona à Boston, et ils se sont mariés à Roxbury au Massachusetts en 1924. Ils ont déménagé au Michigan en 1927 et ont eu cinq enfants. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy) Afficher l'image en plein écran

James et Elizabeth Murphy, env. 1960. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy) Afficher l'image en plein écran

AU DELÀ DES RIVAGES DU CAP-BRETON

Carte des Canadiens en France pendant la guerre (Montreal Star Publishing Company, env. 1918). Carte 185.
Des plus de 619 000 Canadiens qui se sont joints au Corps expéditionnaire canadien au cours de la Première Guerre mondiale, plus de 425 000 se sont rendus outremer, dont plus de 61 000 qui n’en sont jamais revenus. Parmi ceux qui ont servi, environ 36 000 étaient de la Nouvelle-Écosse, et on croit qu’environ 4 500 d’entre eux sont morts à la guerre. On s’attendait à ce que ceux qui avaient survécu reprennent la vie civile, mais, pour un grand nombre d’entre eux, la transition s’est avérée difficile. Certains ont eu de la difficulté à trouver du travail, alors que d’autres ont souffert des conséquences de blessures physiques et psychologiques.
Les hommes qui se sont portés volontaires pour se joindre au Corps expéditionnaire canadien provenaient de différents milieux. Issus de régions rurales ou de centres urbains de tout le pays, ils étaient médecins, dentistes, commis, fermiers, pêcheurs, mineurs ou étudiants. La plupart étaient des Britanniques récemment immigrés ou des hommes d’origine britannique, mais il y avait également des hommes d’origines ethniques diverses (y compris des descendants d’Acadiens, de Mi’kmaq et d’Afro-néo-écossais). Ils avaient entre 18 et 45 ans (sauf quelques exceptions) et étaient généralement célibataires, religieux et peu éduqués. Certains avaient déjà une expérience dans la milice, mais un grand nombre n’en avait pas.
Pour servir outremer, des milliers de Canadiennes et de Canadiens ont quitté leur collectivité, leur demeure, leur famille et leurs amis. Leur vie en serait à tout jamais changée, y compris celle de James Arthur Murphy de Northeast Margaree.
DANS LES TRANCHÉES

Les ordres du lieutenant Murphy pour l’attaque à Vimy, avec des notes de James écrites à la main, le 9 février 1917. MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy.
« Je ne veux pas faire croire que je suis un héros. Là-bas, les héros sont en train de pousser des marguerites hors de terre. » – James Arthur Murphy, lieutenant
Une fois en Angleterre, James a passé plusieurs mois à enseigner la culture physique et le maniement de la baïonnette, mais il avait hâte d’arriver en France pour se joindre aux combats sur le terrain. En octobre, ses démarches ont porté fruit, et il fut transféré au 46e Bataillon (Saskatchewan Sud), ce qui avait été organisé par le lieutenant-colonel Dawson, un ancien professeur de James au Collège militaire royal de Kingston.
Le 46e était un bataillon particulièrement agressif qui est devenu célèbre sous le nom de « bataillon suicidaire » en raison de son taux élevé de pertes : 1 133 tués et 3 484 blessés —un taux de victimes de 91,5 p. 100 — au cours de ses 27 mois d’activité. À l’automne de 1916, le bataillon a été envoyé à l’offensive de la Somme le long de la rivière de la Somme en France. Le 10 novembre 1916, James était là quand le bataillon a attaqué les Allemands à la tranchée Regina près de Courcelette. Reconnue comme étant la capture de la tranchée Regina, cette attaque a marqué la fin de l’offensive de plusieurs mois, et elle devait s’avérer l’une des batailles les plus sanglantes et les plus catastrophiques de la guerre.
Trois mois plus tard, aux petites heures du matin du 13 février 1917, James a été blessé lors d’un grand assaut de sa brigade à Souchez, un village à près de trois kilomètres au nord-ouest de la crête de Vimy. Dirigée par le lieutenant-colonel R.D. Davies, commandant du 44e Bataillon, la brigade regroupait des officiers subalternes et des soldats de chacun de ses 4 bataillons (les 44e, 46e, 47e et 50e), pour un total de 320 hommes. Visant à détruire les tunnels de l’ennemi que les Allemands avaient construits dans le cadre de leurs vastes défenses à la crête de Vimy, l’attaque est survenue pendant la période qui a culminé à la bataille de la crête de Vimy au mois d’avril 1917. Les Canadiens avaient trois lignes de tranchées ennemies à traverser. La bataille fut féroce, et les victimes nombreuses. Trente-et-un Canadiens ont été tués lors de l’attaque, alors que de nombreux autres ont été blessés, dont James. Il y subit une très grave blessure — fracture ouverte de l’humérus, le long os qui va de l’épaule au coude — au bras gauche, et on l’a retiré du champ de bataille pour des soins médicaux.
Après l’attaque, le lieutenant-colonel Dawson a recommandé James pour qu’on lui décerne la Croix militaire, ce qui a été approuvé au mois d’avril 1917 pour « bravoure insigne et dévouement au devoir. Il a su rallier plusieurs groupes d’attaquants à un moment crucial. Il a fait preuve d’une grande bravoure devant l’ennemi à tout moment et, bien que blessé, il a, par ses efforts et par son exemple fourni une aide précieuse pour la réussite de l’opération. » James a reçu sa Croix militaire des mains du roi George V lors d’une cérémonie d’investiture au palais de Buckingham le 30 juin 1917.
Après cinq mois dans des hôpitaux en France et en Angleterre, James a été rapatrié au Canada au mois de juillet 1917 pour d’autres traitements dans des hôpitaux militaires à Halifax (Camp Hill) et à Sydney (hôpital City et hôpital militaire Moxham pour convalescents). En mai 1919, il est brièvement affecté au dépôt militaire de la région de Montréal, puis renvoyé à Halifax où il a été démobilisé en juillet 1919.
Visionner des extraits du dossier de service de James au sein du Corps expéditionnaire canadien.
Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 1. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 7. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 16. Afficher l'image en plein écran

"Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 27." Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 28. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 31. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 45. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 93. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Murphy, James Arthur » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 6510 — 45, page 94. Afficher l'image en plein écran

APRÈS L’ANGLETERRE

James et Elizabeth Murphy et leurs cinq enfants, env. 1940. MG 20.25, Fonds James Arthur Murphy.
Après la guerre, James est revenu à la vie civile, une transition qui s’est avérée difficile pour de nombreux hommes. Convaincu qu’il y avait des occasions d’affaires dans le travail de réparation et de construction, il a établi à Sydney en 1918, avec trois autres hommes, la Cape Breton Engineering Works, entreprise qui sera plus tard renommée Moore & Murphy Marine, Mechanical and Structural Engineering. En 1920, il est retourné à l’Université St.-F.-X. où il s’est inscrit à un programme de génie de deux ans dans l’espoir d’obtenir un diplôme de l’Université technique de la Nouvelle-Écosse. Une profonde dépression économique s’installa bientôt dans la région, et la réussite de l’entreprise fut de courte durée. Après la fermeture de l’entreprise, James fut obligé d’aller chercher du travail ailleurs et, comme de nombreux Cap-Bretonais, il a quitté l’île et est déménagé à Boston en 1923.
Il a travaillé en construction à Boston et dans la région pendant plusieurs années avant de déménager à Detroit où il a d’abord travaillé dans une aciérie, puis dans les usines automobiles Ford et Chevrolet. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a travaillé au dépôt de matériel naval à Détroit, après quoi il a travaillé à l’entreprise de pièces automobiles Budd jusqu’à sa retraite en 1961.
À Boston, James a rencontré Elizabeth « Betty » MacDonald de Iona, qu’il épousa en 1924. Le couple a eu cinq enfants : Patricia, Kathleen, Julia, James et Delores. Bien qu’ils aient vécu aux États-Unis pendant près de cinquante ans, les Murphy ont conservé d’étroits liens avec la famille au Cap-Breton, et ils revenaient souvent en visite à l’île, une tradition que les membres de la famille maintiennent à ce jour. James est décédé à Détroit en 1972 à l’âge de 79 ans.
UN HOMME DE MARGAREE

Vallée de la Margaree, le 18 septembre 1904, par Louise McLennan. Fleurs sauvages du Cap-Breton, Collection de livres rare, Institut Beaton, Université du Cap-Breton.
L’histoire de James Murphy raconte la nature changeante de la société canadienne (surtout celle du Cap-Breton) aux premières années du vingtième siècle. Né dans une section rurale de l’île où les possibilités de s’éduquer étaient restreintes, il a cherché du travail (et vraisemblablement un peu d’expérience dans la vie) loin de la ferme familiale. Après avoir travaillé comme mineur de charbon pendant deux ans, il est retourné à l’école avec le soutien de sa famille et a commencé son service militaire en tant que lieutenant. Mais son avancement fut interrompu quand il a été blessé à la guerre et que sa blessure le força à chercher une autre voie. La dépression économique et l’agitation dans le secteur industriel ont rendu la vie difficile dans les années qui ont suivi la guerre, et les tentatives de James de poursuivre son éducation et d’établir une entreprise dans ce climat se sont avérées des échecs. Comme de nombreux autres, il est parti vers les États-Unis en quête de possibilités et de stabilité. Dans ce pays, il s’est marié, a fondé une famille et a travaillé dans les secteurs de l’acier et de l’industrie automobile jusqu’à sa retraite et, ce faisant, s’est forgé un nouveau chemin vers la prospérité pendant une période très agitée, pleine d’incertitudes et de changements.

«Je ne veux pas dire que j'étais un héros.
Les héros poussent des marguerites là-bas.»
James Arthur Murphy
Lieutenant