Né à Podsamcze en Pologne le 2 avril 1888, Antony « Anthony » Richard (Antoni Ryszard) Sumiejski a émigré en Nouvelle-Écosse en 1912 et s’est installé à Glace Bay où il a travaillé comme interprète pour la Dominion Coal Company. En 1913, il déménage à Sydney où il a travaillait comme contremaître d’une équipe de fabrication de fils et de clous à l’usine de la Dominion Iron and Steel Company. Naturalisé sujet britannique en 1914, il s’est enrôlé dans le 106e Bataillon (Nova Scotia Rifles) du Corps expéditionnaire canadien en juin 1916 pour traverser en Angleterre le mois suivant. C’était le début d’un périple qui le ramenait en Europe, un périple dont il ne reviendrait jamais.
UNE VIE EN PHOTOGRAPHIES
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Certificat de naissance d’Anthony Sumiejski, 1888. A Antony « Anthony » Richard (Antoni Ryszard) Sumiejski est né à Podsamcze en Pologne en 1888. À cette époque, la Pologne n’était pas un pays indépendant; sa région ouest faisait partie de l’Allemagne, alors que sa région est faisait partie de la Russie. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Certificat de naissance d’Anthony Sumiejski, 1888. A Antony « Anthony » Richard (Antoni Ryszard) Sumiejski est né à Podsamcze en Pologne en 1888. À cette époque, la Pologne n’était pas un pays indépendant; sa région ouest faisait partie de l’Allemagne, alors que sa région est faisait partie de la Russie. Le gouvernement allemand traitait très âprement son territoire polonais, et de nombreux Polonais ont émigré vers d’autres pays quand ils le pouvaient. (Certificat gracieuseté de Archiwum Państwowym w Kaliszu, Pologne)

Carte de la ville de Poznanie, 1888. Anthony avait été séparé de ses parents et de sa famille avant de venir au Canada. Nous en savons peu sur sa vie en Pologne, mais il était marié (son épouse Marja) et vivait à Poznań (nommée Posen sous le régime allemand), une ville de la Pologne occidentale. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Carte de la ville de Poznanie, 1888. Anthony avait été séparé de ses parents et de sa famille avant de venir au Canada. Nous en savons peu sur sa vie en Pologne, mais il était marié (son épouse Marja) et vivait à Poznań (nommée Posen sous le régime allemand), une ville de la Pologne occidentale. Quand il s’est enrôlé dans le Corps expéditionnaire canadien en 1916, Anthony a prétendu qu’il était célibataire, et il a nommé Robert Hubley en tant que plus proche parent. (Carte gracieuseté de K. Wnukowski / Archives nationale de Poznań. http://cyryl.poznan.pl)

Anthony Richard Sumiejski, env. 1915. Anthony est venu en Nouvelle-Écosse en septembre 1912, arrivant à Halifax depuis Rotterdam sur le SS Uranium. Il a indiqué aux agents de l’immigration qu’il était un mineur et qu’il se rendait à Glace Bay. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Anthony Richard Sumiejski, env. 1915. Anthony est venu en Nouvelle-Écosse en septembre 1912, arrivant à Halifax depuis Rotterdam sur le SS Uranium. Il a indiqué aux agents de l’immigration qu’il était un mineur et qu’il se rendait à Glace Bay. De nombreuses personnes avaient émigré de la Pologne vers la Nouvelle-Écosse dans la décennie qui avait précédé la guerre; ces personnes vivaient et travaillaient dans les collectivités minières autour de Glace Bay et aux aciéries de Sydney et de Sydney Mines. Il a immédiatement obtenu un emploi à la Dominion Coal Company, travaillant pendant environ un an en tant qu’interprète à Glace Bay. En 1913, il déménage à Sydney où il a travaillait comme contremaître d’une équipe de fabrication de fils et de clous à l’usine de la Dominion Iron and Steel Company. En 1916, il vivait dans l’édifice Ross (200, rue Charlotte). C’est là qu’habitait aussi Robert Hubley, qui travaillait également à l’aciérie et qui devint le meilleur ami d’Anthony et son parent le plus proche au Canada. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley)

Dossier de naturalisation d’Anthony Richard Sumiejski, 1914. Comme le Canada fait partie du Commonwealth, ses citoyens étaient alors classés en tant que sujets britanniques, et Anthony fut ainsi naturalisé le 29 octobre 1914 à Sydney. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Dossier de naturalisation d’Anthony Richard Sumiejski, 1914. Comme le Canada fait partie du Commonwealth, ses citoyens étaient alors classés en tant que sujets britanniques, et Anthony fut ainsi naturalisé le 29 octobre 1914 à Sydney. À l’époque, la naturalisation exigeait trois ans de résidence au pays, mais Anthony n’était au Canada que depuis deux ans. Anthony a peut-être accéléré le processus pour devenir citoyen, étant donné que la déclaration de la guerre avait éveillé des soupçons, voire des peurs, face aux nombreux « ennemis étrangers » qui vivaient dans la région. Il espérait sans doute que la naturalisation l’aiderait. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley)

Du lieutenant Michael Dryden à Anthony Sumiejski, le 29 juin 1916. Anthony s’est enrôlé dans le 106e Bataillon des Nova Scotia Rifles au mois de juillet 1916. Autorisé en novembre 1915, le 106e Bataillon était basé à Truro et comptait dans ses rangs un certain nombre de travailleurs des aciéries et des mines. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Du lieutenant Michael Dryden à Anthony Sumiejski, le 29 juin 1916. Anthony s’est enrôlé dans le 106e Bataillon des Nova Scotia Rifles au mois de juillet 1916. Autorisé en novembre 1915, le 106e Bataillon était basé à Truro et comptait dans ses rangs un certain nombre de travailleurs des aciéries et des mines. Le bataillon a recruté trois de ses compagnies dans le Nord-Est de la Nouvelle-Écosse continentale (les comtés de Colchester, Cumberland, Pictou et Antigonish) et une quatrième compagnie (la compagnie « D ») au Cap-Breton. Anthony a été affecté à la compagnie « D » qui était sous le commandement du lieutenant Michael Dryden, un homme qu’Anthony connaissait étant donné qu’il avait été premier commis au service de l’emploi de l’aciérie. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley)

D’Anthony Sumiejski à Robert A. Hubley et autres, le 9 juillet 1916. Sa citoyenneté canadienne avait beaucoup d’importance pour Anthony. Après son enrôlement au sein du Corps expéditionnaire canadien, il écrivait ceci à ses amis et à ses collègues à Sydney : « Croyez-moi, chers amis. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
D’Anthony Sumiejski à Robert A. Hubley et autres, le 9 juillet 1916. Sa citoyenneté canadienne avait beaucoup d’importance pour Anthony. Après son enrôlement au sein du Corps expéditionnaire canadien, il écrivait ceci à ses amis et à ses collègues à Sydney : « Croyez-moi, chers amis. Je vais me battre dans la bataille des nations libres, et je serai fidèle à mon serment en tant que Canadien et à la hauteur de tout service qui me sera demandé, en sacrifiant volontairement ma vie ». (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley)

Soldats du 25e Bataillon du Corps expéditionnaire canadien, env. 1914-1918. Le 106e Bataillon a quitté Halifax le 15 juillet 1916 pour naviguer vers l’Angleterre à bord de l’Empress of Britain et arriver à Liverpool le 25. Lire la légende complète... Afficher l'image en plein écran
Soldats du 25e Bataillon du Corps expéditionnaire canadien, env. 1914-1918. Le 106e Bataillon a quitté Halifax le 15 juillet 1916 pour naviguer vers l’Angleterre à bord de l’Empress of Britain et arriver à Liverpool le 25. Comme la plupart des bataillons, ses effectifs ont été repartis pour apporter des renforts aux bataillons déjà sur le terrain. Le 5 octobre 1916, tant Sumiejski que Dryden ont été transférés au 40e bataillon. Quand le bataillon a été dispersé le 27 novembre 1916, les deux hommes ont été transférés au 25e Bataillon qui se trouvait déjà en France. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Numéro de référence : 84-113-14213)

LOIN DU REGARD DES HOMMES

Camp de prisonniers de guerre de Friedrichsfeld, Allemagne, env. 1914-1918.
Les récits historiques de la Première Guerre mondiale mettent souvent l’accent sur l’héroïsme des hommes et des femmes qui ont servi outremer. Des histoires de détermination et de victoire présentent souvent ceux qui ont combattu comme étant braves et généreux dans leur sacrifice pour le Roi et pour l’Empire. Bien que leurs efforts aient donné lieu à des hommages et à de la fierté, ceux qui ont servi n’ont pas tous été célébrés. En réalité, certains ont presqu’été oubliés.
Environ 3 847 Canadiens ont été faits prisonniers pendant la guerre, dont 300 sont morts captifs dans des camps de prisonniers allemands. Ceux qui ont été capturés ou qui se sont rendus ont parfois été décrits comme faibles, et leur incapacité de surmonter l’ennemi a été une source d’embarras qui contredisait les idéaux de puissance et de dignité sur le champ de bataille.
Une fois retirés du théâtre de la guerre, de nombreux prisonniers ont souffert des effets de la maladie, de la négligence, de la faim, de la torture et d’un travail exténuant. Ces hommes ont subi de tels tourments dans l’espoir d’un jour revenir à la liberté, notamment Anthony Sumiejski de Pologne qui avait émigré au Canada avant la guerre en quête d’une vie meilleure.
SEPT UN SIX DEUX CINQ TROIS

Soldats du 25e Bataillon du Corps expéditionnaire canadien, env. 1914-1918.
Anthony avait 28 ans et travaillait à l’aciérie de Sydney quand il a quitté Sydney pour se rendre à Truro s’enrôler dans le 106e Bataillon (Nova Scotia Rifles) en juillet 1916 (no de régiment : 716253). Après avoir servi plusieurs mois en Angleterre, il fut éventuellement transféré au 25e Bataillon au mois de novembre 1916 et envoyé en France.
L’année suivante, il a pris part à la Bataille de la crête de Vimy le 9 avril 1917. Dans une lettre à son ami Robert Hubley neuf jours plus tard, Anthony exprimait son soulagement d’avoir survécu à la bataille et se réjouissait de la victoire canadienne. Mais sa chance et son allégresse seraient de courte durée. Dans un revirement tragique, moins de trois semaines plus tard, Anthony a été capturé par les Allemands pendant que le 25e Bataillon était en action lors de l’Attaque sur la boucle d’Arleux dans le Nord de la France le 28 avril 1917. Plus tard, il allait décrire ce jour comme « la journée la plus malencontreuse de ma vie », ajoutant « mais ma santé et mes espoirs me ramèneront à nouveau vers le bon vieux Canada dans mon cercle d’amis ». Anthony a officiellement été porté disparu après sa capture, mais il s’écoulerait des mois avant que l’on sache où il se trouvait.
Visionnez des extraits du dossier de service du Corps expéditionnaire canadien d’Anthony.
Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Sumiejski, Antony Richard » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 9420 — 30, page 2. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Sumiejski, Antony Richard » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 9420 — 30, page 3. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Sumiejski, Antony Richard » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 9420 — 30, page 4. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Sumiejski, Antony Richard » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 9420 — 30, page 22. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Sumiejski, Antony Richard » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 9420 — 30, page 23. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Sumiejski, Antony Richard » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 9420 — 30, page 24. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Sumiejski, Antony Richard » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 9420 — 30, page 26. Afficher l'image en plein écran

Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. « Sumiejski, Antony Richard » RG 150, versement 1992-1993 / 166, boîte 9420 — 30, page 27. Afficher l'image en plein écran

À JAMAIS, ANTHONY

Correspondance depuis le camp de prisonniers de guerre de Friedrichsfeld, Allemagne, 1918.
À Jamais, Anthony
Ce n’est que le 31 août 1917 qu’on a su qu’Anthony était prisonnier de guerre dans un camp allemand à Limburg, une petite ville au nord-ouest de Francfort. Limburg n’était qu’un camp de détention temporaire et, le 24 novembre 1917, on a confirmé qu’il avait été transféré au camp de Friedrichsfeld pour prisonniers de guerre, à environ 100 kilomètres au nord de Cologne, à 5 kilomètres de la ville de Wesel, à côté d’un camp d’entraînement allemand. Le camp de Friedrichsfeld était un camp énorme où on hébergeait environ 35 000 prisonniers issus des armées alliées. POUR EN SAVOIR PLUS…
Le YMCA des États-Unis qui avait beaucoup œuvré au sein des camps de prisonniers de guerre allemands considérait que le camp de Friedrichsfeld était l’un des moins pires sur le plan des conditions en général. Il y avait un problème d’alimentation, mais cela découlait de la grave pénurie d’aliments en Allemagne à cette époque, plutôt que d’une politique délibérée. On y allouait de l’espace pour les sports et le jardinage, et il y a avait une section pour la buanderie et des salles de douche pour les prisonniers. Le camp était également reconnu pour ses spectacles de théâtre et de divertissement produits par les prisonniers. Malgré la bonne réputation de Friedrichsfeld aux yeux du YMCA, nous ne savons pas en réalité comment Anthony a été traité, ni s’il fut traité différemment des autres prisonniers parce qu’il était un polonais allemand qui combattait pour l’adversaire.
La correspondance d’Anthony avec Robert Hubley est pleine de rappels qu’il se portait bien, malgré la faim et l’absence de nourriture. Il demandait souvent à Robert des colis réconfort pleins de délices du pays, colis dont la Croix-Rouge facilitait la livraison et qu’elle distribuait aux prisonniers de guerre. La correspondance faisait l’objet d’une censure, et le courrier (tant du Canada que vers le Canada) pouvait prendre des semaines (et parfois des mois) avant d’atteindre son destinataire. Anthony a souvent fait des commentaires sur la solitude engendrée par ces délais, et il écrivait souvent à ses amis dans l’espoir d’avoir des nouvelles de Sydney. Sa situation a semblé s’améliorer après un certain temps et, malgré la difficulté des circonstances où il se trouvait, un optimisme persistant transparaît dans sa correspondance, ainsi que l’espoir qu’il reviendrait éventuellement au Canada. Malheureusement, son rêve de liberté ne se réaliserait jamais.
Consultez les enregistrements dans la galerie ci-dessous pour plus d'informations sur la capture et l'emprisonnement d'Anthony.
Correspondance adressée à Robert Hubley et qui décrit la participation d’Anthony Sumiejski à la bataille de la crête de Vimy, France, le 18 avril 1917. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley) Afficher l'image en plein écran

Transmission de nuit envoyée à Robert Hubley, Sydney, le 21 mai 1917. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley) Afficher l'image en plein écran

Télégramme envoyé à Robert Hubley, Sydney, le 31 août 1917. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley) Afficher l'image en plein écran

D’Anthony Sumiejski à Robert Hubley, camp de prisonniers de guerre Friedrichsfeld, Allemagne, le 15 octobre 1917. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley) Afficher l'image en plein écran

«Mon dernier souhait, c’est que vous pensiez à moi pendant mon absence comme si j’étais parmi vous»

Adresse pour rejoindre le soldat Anthony Sumiejski, prisonnier de guerre, à Friedrichsfeld, Allemagne, env. 1918.
De nombreux immigrants récemment arrivés au Canada, surtout en provenance de l’Europe de l’Est et du Sud, ont servi à la guerre. Cela signifie que des soldats se battaient contre des hommes de leur ancienne mère-patrie. Ces immigrants faisaient partie de la formidable vague d’immigration qui a précédé la guerre pendant environ vingt ans, alors que la population du Canada a augmenté d’un tiers malgré l’émigration continue des Canadiens vers les États-Unis. La Dominion Steel and Coal Company et la Nova Scotia Steel and Coal Company ont accueilli cette vague d’ouvriers, et en a même recruté quelques-uns. La région industrielle de Sydney qui connaissait alors la croissance la plus rapide des Maritimes était, en 1914, la région la plus multiculturelle de l’Est du Canada. POUR EN SAVOIR DAVANTAGE
Plusieurs personnes entretiennent encore cette impression inexacte que les années d’avant-guerre étaient stables et calmes comparativement à ce qui a suivi. La dernière partie du dix-neuvième siècle et le début du vingtième ont été des périodes d’une colossale instabilité, avec d’importants déplacements de populations et une agitation sociale grandissante. Cela était tout aussi vrai en Nouvelle Écosse et au Cap-Breton qu’ailleurs au pays. Les conditions de vie et les conditions de travail étaient épouvantables, et tous n’accueillaient pas les étrangers avec leurs langues « bizarres » et leurs traditions sociales différentes.
Le soldat Anthony Richard Sumiejski étaient l’un de ces nombreux jeunes hommes qui ont fui la pauvreté et souvent la persécution en Europe de l’Est pour se bâtir une nouvelle vie au Canada; ils se sont battus moins pour le « Roi et l’Empire » que pour démontrer leur volonté de faire leur devoir en tant que nouveaux citoyens dans leur combat pour se faire accepter dans une société pas toujours des plus accueillante. Les souffrances et la mort d’un si grand nombre de jeunes hommes dans ce qui fut en réalité une guerre non nécessaire constituent une tragédie qui vient encore nous hanter.
«Puissent ceux qui suivront s’assurer que son nom ne sera pas oublié»

Camp de prisonniers de guerre de Friedrichsfeld, Allemagne, env. 1915.
Anthony a été prisonnier au camp de Friedrichsfeld pendant plus de sept mois, avant de mourir le 2 mai 1918. Les documents de son dossier de service militaire indiquent comme cause de décès « faiblesse cardiaque / hydropisie ». Un journal de la Nouvelle-Écosse a rapporté que son « décès était dû à une faiblesse cardiaque et à une hydropisie, décès qui aurait pu être hâté par un traitement barbare de la part de ses geôliers étant donné, qu’ayant déjà été citoyen allemand, il avait combattu contre l’Allemagne ». Ce compte-rendu est toutefois spéculatif, et les circonstances précises de son décès ne peuvent être confirmées.
Anthony a d’abord été enterré dans le cimetière du camp à Friedrichsfeld, mais sa dépouille fut plus tard transférée au cimetière communal de Condé-sur-Escaut dans le Nord de la France, à la frontière de la Belgique. Son histoire reste importante pour deux raisons : il avait récemment immigré en Nouvelle-Écosse quand il s’est volontairement enrôlé pour servir dans la Première Guerre mondiale, et il a été l’un des 3 847 officiers et hommes enrôlés du Corps canadien qui ont été capturés pendant la guerre.
Consultez les enregistrements dans la galerie ci-dessous pour plus d'informations sur la mort d'Anthony.
Certificat de décès du soldat Antony R. Sumiejski émis par le Corps expéditionnaire canadien en 1919. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley) Afficher l'image en plein écran

Parchemin commémoratif pour le soldat Antony Richard Sumiejski émis par le palais de Buckingham, env. 1919. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley) Afficher l'image en plein écran

Coupure de journal au sujet du décès du soldat Anthony Sumiejski, 1918. « Sumiejski : un Polonais allemand mort pour le Canada – annonce officielle d’un ancien de la ville décédé dans une prison barbare ». Éditeur inconnu. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley) Afficher l'image en plein écran

La mère de Robert Hubley à la tombe du soldat Anthony Sumiejski, France, sans date. (Institut Beaton, Université du Cap-Breton, Fonds Robert A. Hubley) Afficher l'image en plein écran

Pierre tombale du soldat Anthony Richard Sumiejski, cimetière communal de Condé-sur-l’Escaut, France, 2017. (Photographie gracieuseté de Pierre Vandervelden) Afficher l'image en plein écran
