John Roderick McDougall

John Roderick McDougall, tunnelier

L’île du Cap Breton, sur la côte est du Canada, était une trépidante zone industrielle au tournant du XXe siècle. Ses principales industries étaient l’extraction du charbon et la production d’acier. Au début des années 1900, des immigrants de différentes régions du monde, y compris l’Est et l’Ouest de l’Europe, le Moyen-Orient et les Caraïbes, sont venus au Cap-Breton pour travailler dans ces industries et pour s’établir dans une nouvelle vie. La partie orientale de l’île en particulier est devenue l’une des régions les plus multiculturelles au Canada, et ces immigrants étaient laborieux et se soutenaient les uns les autres pendant qu’ils travaillaient à se faire une vie. Bien que la région ait été décrite comme un « melting-pot » des cultures, ils socialisaient au sein de leurs propres collectivités. La vie était dure juste avant la guerre, car le Canada subissait une récession économique qui touchait l’ensemble du pays et surtout ces industries sur l’île.

Au moment du déclenchement de la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne avait réclamé des soldats aux pays du Commonwealth pour aider dans l’effort de guerre. Des milliers de soldats en provenance du Canada ont été recrutés, et plusieurs ont joué des rôles spécialisés en servant leur pays. À mesure que la guerre progressait, la guerre est devenue de plus en plus souterraine, et on avait besoin de recrues pour creuser des tunnels sous les champs de bataille pour transporter les hommes et l’approvisionnement aux lignes sur le front sans être détecté. Les mineurs canadiens ont travaillé avec des mineurs de la Grande-Bretagne, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande pour accomplir ce travail dangereux.

Dans le présent module, vous allez découvrir un mineur de charbon du Cap Breton qui a répondu à l’appel et qui s’est servi de son savoir-faire à travailler sous terre comme tunnelier pendant la guerre. Pendant que vous explorez les suggestions pour l’enseignement et l’apprentissage, vous en apprendrez davantage au sujet de sa vie avant la guerre, pendant la guerre et à son retour à la maison.

SUGGESTIONS POUR L’APPRENTISSAGE ET L’ENSEIGNEMENT

« La plupart des hommes qui ont servi au sein du Corps expéditionnaire canadien pendant la Première Guerre mondiale ont servi soit comme fantassin dans l’infanterie, soit aux armes dans l’artillerie. D’autres ont servi dans diverses unités de soutien, y compris ingénieurs, bataillons de main-d’œuvre, colonnes de transport de munitions, unités de service, ainsi que comme médecins et infirmières militaires dans le Corps de santé de l’Armée canadienne. Un petit nombre d’entre eux a également servi dans des compagnies de sapeurs-mineurs (tunneliers) rattachées au Corps du génie royal canadien. »

La vie d’un mineur de charbon dans le Cap-Breton industriel

  • John Roderick McDougall était un mineur de charbon qui avait déménagé à Donkin alors qu’il était encore jeune garçon. Le village s’appelait aussi Dominion no 6, d’après le nom de la mine de charbon qui s’y trouvait. Il a commencé à travailler à un jeune âge, et sauf pendant les années de guerre, il a travaillé dans les mines pour soutenir une grande famille. Dans ce temps-là, la vie était difficile, et les gens travaillaient pendant de longues heures dans des conditions dangereuses pour un très maigre salaire.
  • Situez le village de Donkin sur une carte du Cap-Breton. Dans un rayon de 50 km autour de Dominion no 6, il y a d’autres mines de charbon qui appartenaient à la Dominion Coal Company et chacune porte un numéro, c’est-à-dire Dominion no 2, Dominion no 11, Dominion no 26, etc. Faites des recherches sur Internet pour vous renseigner sur les mines dans la région industrielle du Cap-Breton et, si possible, situez autant de mines que vous le pouvez sur une carte du Cap-Breton.
  • Explorez la section intitulée Une vie en photographies. Dans la galerie, vous trouverez une photo intitulée « Bank Head, houillère Dominion no 6 » et vous pouvez y voir des maisons de mineurs au loin. Ces maisons étaient fournies par la Dominion Coal Company et on les appelait des maisons de compagnie; elles ressemblent à nos duplex d’aujourd’hui et peuvent abriter deux familles. La Dominion Coal Company avait aussi des magasins de la compagnie où les mineurs pouvaient acheter à crédit de la nourriture, des vêtements et d’autres articles nécessaires aux ménages et où les paiements étaient déduits de leur salaire mensuel. Ces dispositions avaient des conséquences sur le montant d’argent qu’un mineur recevait. En vous appuyant sur cette information, à quoi croyez-vous que la vie ressemblait dans ces environs? 
  • Faites des recherches pour voir comment vivre dans une collectivité de mineurs de charbon avait une incidence sur la vie quotidienne. Explorez les autres photographies de cette section. En vous appuyant sur vos observations, décrivez le genre de vie que menait la famille de John Roderick. Comment classeriez-vous cette famille? Classe ouvrière? Classe moyenne? Classe supérieure? Comment le savez-vous?
  • Explorez les huit scènes dans le récit graphique pour John Roderick McDougall. La scène 1 montre John Roderick au travail dans une mine de charbon au Cap-Breton. Décrivez le contexte, y compris les accessoires dont vous auriez besoin pour recréer la scène et les autres personnages qui sont inclus dans l’illustration. Comment pensez-vous qu’il se sent pendant qu’il travaille dans la mine? Justifiez votre réponse.
  • La scène 2 présente une autre image de John Roderick. Que croyez-vous qu’il se passe dans cette scène? Comment le savez-vous? Comparez et faites ressortir les contrastes entre l’expression sur les visages de John, de son épouse et de ses trois enfants. Décrivez comment il se sent pendant qu’il embrasse sa famille.

Les tunneliers et la Première Guerre mondiale

  • Au moment du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, des hommes de partout au Canada ont été recrutés dans l’armée et se sont rendus outremer se battre au nom du Canada. Plus de 400 000 Canadiens ont servi outremer dans le Corps expéditionnaire canadien, et près de 60 000 sont morts en service, dont 52 000 aux mains de l’ennemi. À l’âge de 33 ans, John Roderick laisse derrière lui sa femme et ses 8 enfants pour se joindre au Corps expéditionnaire canadien en 1916. Une fois en Europe, il a été affecté à la compagnie de tunneliers no 3 du Corps du génie royal canadien et envoyé en France.
  • Les hommes qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale dans le Corps expéditionnaire canadien ont servi dans un certain nombre de postes, tels que l’infanterie et l’artillerie, et dans des unités de soutien, notamment avec les ingénieurs, dans des bataillons de main-d’œuvre, dans des colonnes de transport de munitions, dans des unités de service et dans le corps médical. Faites des recherches sur les attentes liées à chaque emploi. Dans quelle catégorie croyez-vous que se classent les tunneliers?
  • Pourquoi croyez-vous que John Roderick a été recruté pour se joindre à la compagnie de tunneliers no 3? La « guerre souterraine » était extrêmement dangereuse et elle exigeait donc des travailleurs d’expérience comme John Roderick. Imaginez que vous êtes John Roderick en train d’écrire une lettre à son épouse Minnie à la maison, et que vous ne voulez pas l’inquiéter. Rédigez une lettre qui décrit votre travail ainsi que la vie dans la région de France où vous avez été déployé.
  • Dans les scènes 3 et 4 du récit graphique, nous voyons John Roderick et ses camarades travaillant dans le champ de bataille. Comparez et faites ressortir le contraste entre ces deux scènes, en tenant compte de la raison d’être et de la conception de la construction.
  • Dans la scène 4, John Roderick à l’air inquiet au sujet du travail qu’il fait. Quel est, selon vous, le motif de cette inquiétude? Selon les recherches que vous avez effectuées pour des activités précédentes, pour quelle bataille croyez-vous qu’il se préparait? 
  • Dans la section, Unevie en photographies il y a une photo d’hommes qui travaillent dans une mine de charbon à Glace Bay. Croyez-vous que travailler dans les tunnels au cours de la Première Guerre mondiale ressemblait à travailler dans les mines de charbon au Cap-Breton? Comparez les similitudes et les différences.
  • Les Alliés et les puissances centrales ont tous construit des tunnels souterrains. Faites des recherches pour découvrir les pays qui correspondent à chaque groupe.
  • En 1917, les préparatifs pour la bataille de la crête de Vimy ont comporté de vastes travaux par les tunneliers. À cette période, les conditions de travail s’étaient améliorées pour les tunneliers, bien qu’il y eut encore beaucoup de dangers dans l’accomplissement de leur travail. Ce serait la première bataille au cours de laquelle les quatre divisions du Corps expéditionnaire canadien combattraient toutes ensemble, et les enjeux étaient élevés. Au total, 24 000 soldats canadiens ont participé à cet affrontement. Faites des recherches sur la bataille de la crête de Vimy pour découvrir comment les tunnels sous les champs de bataille ont joué un rôle crucial dans le succès de cette bataille pour les forces alliées.
  • La bataille de la crête de Messines fut catastrophique pour l’armée allemande. C’est en partie dû à l’excellent travail des tunneliers qui ont planté plusieurs centaines de kilogrammes d’explosifs sous la crête de Messines, une zone occupée par un important contingent de troupes allemandes. Quand on a détonné les explosifs, plus de 10 000 Allemands ont été tués. Effectuez des recherches sur cette bataille. Où était située la crête de Messines? Visionnez les trois premières minutes de la vidéo sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=UOUFt4JOR40 (en anglais seulement). Pourquoi croyez-vous que cette bataille a été un point tournant dans la guerre?
  • Dans la scène 5 du récit graphique, nous voyons une autre forme de construction sur le champ de bataille. Décrivez l’emplacement et faites ressortir le contraste entre la scène 3 et la scène 4. Comment expliquez-vous ce contraste? Compte tenu de ce que vous avez déjà lu, quelle est, selon vous, la bataille qui est en train de se dérouler? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur les activités précédentes.
  • Imaginez que vous êtes John Roderick et que vous tenez un journal quotidien. En supposant que les scènes 6 et 7 se sont déroulées le même jour, interprétez les dessins pour raconter l’histoire de comment s’est passée sa journée. Rédigez votre entrée de journal pour ce jour-là. Ou insérez-vous dans la scène 7 et imaginez que vous écrivez à la maison pour raconter votre journée. Rédigez la lettre.
  • Après la fin de la Première Guerre mondiale, plus de 15 000 soldats canadiens étaient stationnés à Kinmel Park dans le Nord du Pays de Galles en attente de transport pour retourner au Canada. Leur séjour a duré plusieurs mois de plus que prévu, et au début de mars 1919, frustrés par les délais, les soldats se sont révoltés. Faites des recherches sur la révolte à Kinmel et écrivez au sujet des conséquences de cet événement. Pourquoi les soldats se sont-ils révoltés? Quel en a été le résultat final? Pendant combien de temps de plus les soldats ont-ils eu à attendre avant de rentrer chez eux? Imaginez que vous êtes un journaliste qui rapporte la nouvelle de cet événement. Écrivez votre histoire en vous basant sur votre recherche d’information et sur la photo qui se trouve dans la galerie de photos dans l’exposition.

La vie au Cap-Breton après la guerre

  • Avant la Grande Guerre, le Canada subissait une récession économique et le Cap-Breton avait été durement touché. Cependant, la guerre a stimulé l’économie de la région industrielle du Cap-Breton où le charbon et l’acier – les deux principales industries – ont prospéré. Le charbon était nécessaire pour alimenter les navires qui partaient de Sydney pour traverser l’Atlantique. Il alimentait également les aciéries de Sydney et de Sydney Mines, où on produisait de l’acier pour faire des munitions, des explosifs et du matériel.
    • Avant la guerre, des immigrants en provenance de nombreux pays s’étaient installés dans la région industrielle du Cap-Breton pour travailler dans les industries du charbon et de l’acier. Consultez le site Web suivant pour en apprendre davantage sur ceux qui se sont installés dans la zone du quai Whitney de Sydney où la Dominion Iron and Steel Company était située : http://www.diversitycapebreton.ca./accueil. Vous souhaiterez peut-être explorer certaines des activités contenues dans les ressources pédagogiques de ce site.
    • Réfléchissez à la photographie de l’usine de la Dominion Iron and Steel Company sur les rivages du havre de Sydney. Effectuez des recherches pour vous renseigner au sujet des activités de la compagnie au Cap-Breton et des effets indésirables à long terme sur la région de la fabrication de l’acier qui a duré pendant presqu’un siècle complet jusqu’à la fermeture de l’usine en 2001.
    • Dans la galerie de photographies, repérez l’image de John Roderick debout près du cénotaphe de Donkin en 1946. Quelle est la raison d’être des cénotaphes, et pourquoi croyez-vous qu’ils ont commencé à jouer un rôle important après la Première Guerre mondiale? Étudiez la photographie et conjecturez quant à ce qui était l’occasion pour prendre cette photographie.
  • Dans la scène 8 du récit graphique, on voit John Roderick à la maison de nombreuses années après la guerre. Décrivez en détail comment vous pensez qu’il se sent.

Supplément

  • En 1917, l’Association des vétérans de la « Grande Guerre » s’est formée pour apporter un soutien aux milliers d’anciens combattants qui revenaient de la Première Guerre mondiale. En 1926, des succursales de l’Association des vétérans de la « Grande Guerre » se sont regroupées en une nouvelle organisation, la « Légion canadienne de la Ligue de service de l’Empire britannique ». En 1960, la reine d’Angleterre a donné son assentiment à l’utilisation du qualificatif « royal », ce qui a donné à l’organisation le nom de Légion royale canadienne. Aujourd’hui, la Légion continue de jouer un rôle important avec son objectif d’améliorer la qualité de vie des anciens combattants, des membres des forces armées canadiennes et de la GRC, ainsi que de leurs familles. Dernièrement, nous avons observé une forte baisse du nombre de sections de la Légion royale canadienne à travers le pays. Pouvez-vous spéculer quant aux raisons? Il est intéressant de noter que John Roderick a été président de la section 5 de la Légion royale canadienne de Donkin en 1946. Cette légion a récemment marqué un jalon. Faites des recherches sur Internet pour trouver un changement significatif apporté au bureau de direction de la section no 5 en 2019.
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